-
La trahison
1h07 à 1h10 du film
Analyse détaillée de la scène dans le manga (qui se trouve à la fin du tome 2 de Prophecy jusqu’au début du tome 3)
Avant la scène se trouve un flash-back où Okuda dit au groupe de Paperboy de ne surtout pas utiliser les cabines téléphoniques qu’on trouve en ville, car elles se trouvent dans le champs d’une caméra de surveillance (ce qui révélera la personne appelée, le sujet de conversation, la voix et visage de l’individu).
1ère vignette de l’extrait : on voit depuis la vision de Nobita une cabine téléphonique en ville qui est au centre de la vignette, et autour d’elle on voit de la végétation, la route, un panneau de circulation d’information. En profondeur du dessein on aperçois des voitures et à gauche de la cabine il y a un bâtiment.
2ème vignette : elle occupe comme la première vignette toute la largeur de la page. Sur celle-ci on voit Nobita en contre-plongée, on ne voit que le haut de son corps. Il y a une légère brise de vent : des feuilles volent derrière lui, et semblent amplifier l’action. Une goutte de sueur se place sur sa joue gauche (à droite sur la vignette), il porte un polo simple et un sac à dos. On ne voit pas ses yeux (il porte des lunettes, masquant l’émotion qu’on aurait pu lire sur ses pupilles). Le ciel semble un peu couvert. Nobita est immobile, regardant la cabine téléphonique avec appréhension, nerveux de son futur aveux (sa trahison). Le haut de son visage est sombre, bouche fermée sévèrement, et on imagine qu’il fronce les sourcils, une ambiance tendue se crée autour de lui.
3ème vignette : il s’agit d’un portrait très proche de Nobita (au dessus du menton jusques en haut du front). Ce portrait nous permet de mieux distinguer ses traits de visage. Il fronce les sourcils, sa bouche est crispée, et ses yeux sont toujours indéfinissables à cause de ses lunettes. Un fond blanc est positionné derrière sa tête, laissant apparaître la sévérité marquée sur son visage. Deux bulles de pensées l'entourent « De toute façon...ils m’ont forcé la main ! ».
Il justifie son action, en se dépénalisant du groupe de Paperboy, jetant la faute sur eux. Il semble en colère, mais ses pommettes (rouges) et la goutte de sueur montre bien qu’il est nerveux (il est de nature peureuse).
4ème vignette : zoom sur les pieds d’une personne, parce que Nobita doit entendre le bruit causé par la canne de l’individu, une onomatopée japonaise « kotsu / toc » nous fait entendre le bruit sur le sol (du trottoir certainement). Cela prouve bien le silence qui pèse sur l’action, et l’immobilisme temporaire de Nobita.
5ème vignette : l’individu à la canne est un vieil homme, accompagné de son épouse, une vieille dame qui lui prend la main avec bienveillance. Elle porte un bob, et le couple est illuminé de lumières, et semble heureux (tous les deux sourient). Des petits traits sont tracés autour de l’homme, on comprend qu’il tremble (vieillesse, maladie…). Les deux personnages semblent s’éloigner de la cabine, et continuer leur chemin vers Nobita. L’onomatopée est répétée.
6ème vignette : zoom sur la main de la vieille dame posée sur celle de son mari. Le dessin semble précis, on voit l’ombre des vêtements mais on voit surtout le détail des mains des deux individus. Rappel du rêve de Nobita « Je veux une copine », Nobita veut quelqu’un qui l’accompagne dans la vieillesse, lui serrant elle aussi la main.
7ème vignette : (en fond) les deux seniors s’éloignent du personnage principal, cette distance symbolisant comme celle entre son rêve et lui, ce qui accentue sa motivation à réaliser l’interdit annoncé par Okuda. La vignette semble coupée en deux, le vieux couple qui s’éloigne à droite, et le portrait d’Okuda (de son buste jusqu’en haut de sa tête), proche du lecteur, à gauche. Il a la tête penchée et ses traits de visage sont encore plus crispés et colériques qu’auparavant. La partie gauche de son visage est voilée légèrement par l’ombre, ses yeux sont toujours invisibles, on ne connaît toujours pas sa décision définitive. On voit le décor derrière lui.
8ème vignette : il y a une coupure avec le décor, remplacée par un fond blanc, appuyant sur la réflexion de Nobita. Un zoom est placé sur ses deux mains, tenant fermement, avec colère et puissance, le parapluie que l’employée qui lui plaisait lui avait prêtée, Nobita lui avait promit de le rendre, même si il ne savait pas quand. Une onomatopée "gutsu" (japonaise) provient de sa prise fermée sur le parapluie.
9ème vignette : il y a encore le fond blanc, et un zoom sur le visage de Nobita, penché, face au lecteur sur la vignette, gardant ses traits de colère, de nouvelles gouttes de sueur apparaissent, le doute l’envahit (et le remord peut être). L’action est fixée sur sa future action et ses doutes, pensées.
10ème vignette : Cette vignette prend toute la page et est séparée en sept vignettes assemblées autour de Nobita. Il y a deux phrases de pensées au centre et de part et d’autre de Nobita. Trois images flash-back en haut, et seulement deux en bas de la vignette. On voit Nobita cette fois-ci de dos, le cadre s’arrêtant à ses genoux. La première vignette, tout en haut à droite, représente des verres posées dans une assiette, celles-ci sont renversés et baignent dans le thé vert. Un peu plus à gauche des déchets alimentaires (pizzas, entre autres ), représentation du mode de vie enfermé de Nobita, qui est un NEET. Puis à gauche on voit sa mère, effondrée, en pleurs, assise sur le sol de sa maison, reprochant à Nobita sa façon de vivre, elle trouve qu'il est indigne de son défunt père, et elle le chasse de la maison familiale.
Au centre de la page est écrit sur un fond noir « Il n’est pas trop tard », Nobita a la tête penchée. Ces pensées amplifient l’espoir, ses remords, sa colère, sa tension. En bas à droite on voit les jambes de quelqu’un courant dans la direction opposée de l’image à gauche représentant une maison qui brûle, cet homme est certainement Nobita, tentant de fuir la scène de crime (là où le groupe de Paperboy est né). Toutes les actions passées de Nobita on fait de lui l’homme pleins de remords qu’il est aujourd’hui, il veut avancer et se libérer de son passé douloureux, s’accomplir et se trouver une copine.
11ème vignette : On voit Nobita en portrait en plongée, contrairement aux autres vignettes, ici on le sent véritablement déterminé, il a ouvert la porte de la cabine et y rentre. Par la suite chacune de ses actions sont dessinées (même minimes). Le décor de l’extérieur a disparu dans la cabine (sentiment d’isolement, d’étouffement du secret).
12ème vignette : De nouveau dans la vision de Nobita, on le voit fixer le téléphone de la cabine. Par les fenêtres on peut voir la végétation à l’extérieur, tout y est lumineux. Un journal est également posé sur le téléphone.
13ème vignette : Zoom sur la vue du téléphone, où sont écrit les numéros d’urgence a appeler.
14ème et 15ème vignette : zoom sur le numéro qu’appelle Nobita (vignette à droite : 1-1 plus la vignette à gauche ), il appelle donc le 110, qui est la police. Ces actions sont décisives, Nobita ne peut plus faire marche arrière.
15ème vignette : zoom sur le haut du corps de Nobita. On ne voit toujours pas ses yeux, comme si le mangaka voulait nous rappeler qu’il s’agit d’une trahison envers ses amis et Paperboy, ses actes nous semblent guider par l’égoïsme. Deux bulles rapportent les paroles de Nobita "Allo ? / La police?". Sa nervosité est toujours présente.
16ème vignette : zoom sur le journal, il y a également deux bulles de paroles de Nobita : "Euh...voilà / C'est à propos des menaces de mort qui font la une des journaux". Quand on parle de quelque chose on a tendance à le regarder en même temps. Ce qui explique que le regard que Nobita pointe sur le journal, il a peut-être improvisé ces phrases maintenant. Ce qui peut démontrer l’action précipitée de Nobita, cette trahison est finalement un moment de faiblesse et de doute de Nobita.
17ème vignette : La vision de Nobita porte maintenant sur le décor extérieur. Trois bulles de paroles sont rapportées ici lors de sa conversation avec la police "Oui / C'est ça!". Je voudrais parler au responsable de l’enquête ! ». Détermination du personnage, et le lecteur s’attend maintenant au moment fatidique : la trahison !
18ème vignette : dernier regard sur le parapluie, allégorie de l’espoir de Nobita (la vignette est longue verticalement)
19ème vignette : zoom très proche sur le côté droit du visage du personnage principal, comme si le lecteur était à côté de lui et écoutait ce qui serait inavouable pour les amis de Nobita. Le fond est de nouveau de blanc, la conversation est au cœur de l’action, il y a deux bulles : "En fait ça fait trois ans / Que je le connais"
20ème vignette : dé-zoom sur le personnage et la cabine. Celui qui restait immobile devant la cabine a accompli un grand pas, et le voilà enfermé dans l’espoir (de la cabine). On voit le décor environnant de la cabine et deux bulles qui flottent autour de celle-ci "Oui / Je vais tout vous dire".
Fin du tome 2
21ème vignette : vision sur le parapluie "On a fait connaissance il y a trois ans / Quand on était travailleurs journaliers sur ce chantier! "
22ème vignette : vision en contre plongée de la maison de chantier, sombre, pour accompagner l’histoire contée « Je ne sais pas exactement où il se trouvait/ C’était à environ deux heures de route de la gare où le recruteur était venu nous chercher ».
23ème vignette : cette fois-ci il y a une image flash-back de Paperboy (Okuda devine t-on avec les paroles) « l’un de nous fait office de chef il désigne les cibles et décide des actions à mener ! ».
24ème vignette : regard de nouveau porté sur le journal "les journaux disent qu'on veut se venger de la société / Mais ils se trompent!".
25ème vignette : Zoom porté sur le côté gauche (cette fois-ci) de Nobita, la conversation téléphonique prend un tournant : ce n’est plus les images qu’on voit se coordonner avec l’histoire mais le visage de Nobita, il laisse un blanc après la deuxième bulle de parole "Notre véritable objectif c'est..."
26ème vignette : image flash-back à forte teneur émotionnelle, trois de ses quatre amis réunis autour d’une table, mangeant, ils sourient tout les trois, au centre on trouve Hyoro, la raison d’exister de Paperboy. Ce que Nobita allait dire à la police lui saute aux yeux. Et dans la prochaine vignette c’est la raison d’être dans cette cabine qu’il va remettre en question, il ne peut pas faire ça !
27ème vignette : Nobita doute, devient muet, il y a un zoom sur ses lunettes, ses sourcils sont froncés...
28ème vignette : vignette percutante, Nobita jette le téléphone à son emplacement « Clac », des traits de vitesse suivent son bras posant le téléphone. La vue du lecteur est placé face au téléphone qui va se poser. Nobita serre les dents, il ne peut pas se dévouer à faire ça.
29ème vignette : Il souffle d’épuisement après l’appel passé avec la police, qui lui a demandé beaucoup d’effort.
30ème vignette : Il regarde le téléphone posé et semble le nettoyer avec un chiffon (il a peur).
31ème et 32ème vignette : une expression de rage est maintenant visible sur son visage, il prend le parapluie et pousse avec son coude la porte. On ne le voit que de dos.
32ème vignette : il court dans la direction opposé à la cabine, le bruit de la course est rapporté « tap »
33ème vignette : on voit exclusivement la caméra de surveillance située derrière le dos de Nobita : c’est ce qui va le démasquer.
Après la correspondance établie avec un « terroriste », cela va se révéler très intéressant pour la police, qui va diffuser l’information aux membres qui sont sur l’enquête (notamment l’identité de Nobita).
Analyse de l’extrait dans le film (à 1h07)
Avant cet extrait on voit Okuda faire des recherches sur l’ordinateur d’un Pitboy sur la policière qui le poursuit, Erika.
L’extrait commence par la caméra qui s’élève et dévoile Nobita en entier, il tient fermement le parapluie de l’employée qui lui plaît. Il a un visage triste et regarde fixement le restaurant où il a l’habitude de manger et où travaille sa serveuse. Un léger vent souffle dans l’air. La scène se poursuit sur Nobita composant un numéro de téléphone sur son portable, il marche, précipité par sa décision. Il porte un sac à dos et un polo. Il commence la conversation téléphonique par la même phrase nerveuse du manga "Allô, c'est la police?", alors qu’il vient d’appeler la police (mais dans le film cela nous permet de comprendre qui il appelle). Le bruit de la ville se fait entendre autour de lui. La vue de la caméra se concentre sur Nobita (le haut de son corps) tenant son portable, et commençant sa discussion téléphonique. "C'est à propos des nouvelles qui font la une sur Paperboy".
Il lance quelques coups d’œil discrets autour de lui, se préparant à dire la vérité sur Paperboy à la police. Nous n’avons que le point de vue de Nobita pour la discussion qui se fait "Oui...Je...les connais", peu après avoir dit ça il s’arrête, très sérieux, il prend quelques secondes, puis enchaîne "J'étais leur camarade", il reprend une nouvelle inspiration et recommence à marcher "les gens disent qu'ils veulent se venger de la société, mais en fait ce n'est pas ça". Il parle plus fort prêt à tout sortir de lui, toujours aussi sérieux et déterminé. Apparition en fond d’Okuda qui marche puis qui aperçoit Nobita et s’approche de lui, "leur véritable objectif" il tourne la tête, étant aux aguets des bruits de pas et tombe nez à nez avec Okuda, il raccroche en l’ayant aperçut. On voit Nobita surprit, tenant d’une main le téléphone, de l’autre le parapluie, dans une posture maladroite, incertaine, comme ouverte à l’arrivée de son ami.
Gros plan sur Okuda, qui fronce les sourcils « Je confisque ton portable » alors que Nobita allait essayer de lui expliquer « Je... » mais le leader lui a coupé la parole. La caméra est maintenant sur un Nobita nerveux, et comme surpris, il essaie de justifier son action « Je suis juste un peu effrayé ». Il ne sait pas où regarder, n’osant pas affronter les yeux de son ami « Mais j’ai raccroché », Okuda regarde dans une autre direction que celle de Nobita, qui continue « Et puis je n’ai rien dit », cette fois-ci la caméra reste sur Okuda. Ses yeux sont posés sur le sol, la mâchoire crispé, puis regarde son ami d’un air quelque peu méprisant, mais sérieux « Tout sera bientôt terminé », il se veut peut-être rassurant. La caméra montre cette fois-ci les deux amis face à face, au centre l’action, se regardant tout deux, immobiles. La caméra tourne un peu. Nobita silencieux donne son portale à Okuda, très lentement, son ami le prend tristement, lâchant son bras le long de son corps, puis le range lentement dans sa poche, il part précipitamment sans un mot. Nobita reste longtemps immobile après, la main toujours levée, les bruits de pas d’Okuda résonnent, puis l’écran noir apparaît, et une autre scène s’enchaîne.
Après on peut voir la vidéo du groupe d’ami avant la mort d’Hyoro, chaque membre réléve son rêve. C’est là qu’on apprend que Nobita « veux une copine ».
Manga-film : comparaison du dialogue
Manga:
-Euh...voilà
C’est à propos des menaces de mort qui font la une des journaux
...Oui. C’est ça !
En fait ça fait trois ans que je les connais
...Oui, Je vais tout vous dire
On a fait connaissance il y a trois ans . Quand on était travailleurs journaliers sur ce chantier !
Je ne sais pas exactement où il se trouvait. C’était à environ deux heures de route de la gare où le recruteur était venu nous chercher.
Les journaux disent qu’on veut se venger de la société. Mais ils se trompent !
Notre véritable objectif c’est...
Il devient muet, incapable de continuer à dire la vérité, puis raccroche.
Film:
-C’est à propos des nouvelles qui font la une sur Paperboy
...Oui...Je...les connais
J’étais...leur camarade
(silence) Les gens disent qu’ils veulent se venger de la société, mais en fait c’est pas ça
leur véritable objectif…
Okuda s’approche de son ami, Nobita raccroche subitement (démasqué).
-
Commentaires