• Le travail rythmé en équipe, le chômage, la publicité visuelle et sonore très  présente.

     

    La hiérarchie au japon

      " Le modèle japonais de management des entreprises est caractérisé par une communication interne extrêmement intense. Celle-ci est fondée elle-même sur une forte culture d’entreprise, stimulée par diverses pratiques rituelles. L’énoncé de la philosophie de l’entreprise ou de sa mission, souvent en préambule d’un plan d’entreprise, constitue une autre pratique fédératrice permettant de favoriser « l’esprit maison ». Le fort esprit de groupe et l’intense communication interne permettent un processus de prise de décision à la base par ajustement mutuel informel et spontané, dit « coordination horizontale », qui, grâce à sa souplesse, se révèle plus performant que le modèle hiérarchique traditionnel, dans un environnement changeant. Divers moyens sont employés pour stimuler la communication interne et pour favoriser les échanges informels d’information. Parmi ces moyens, il faut aussi compter les systèmes de suggestions. Enfin, signalons que la publicité vis-à-vis des acheteurs potentiels, par exemple, est aussi un moyen de communication interne destiné à informer et motiver le personnel. Ce qui nous conduit à conclure qu’au Japon communication interne et communication externe sont étroitement imbriquées. " 

    (source : open édition, Communication interne et culture d’entreprise au japon, Renaud de Maricourt) 

     

      Dans le film : Okuda est malmené par son supérieur, et tous ses collègues, qui possèdent des CDI, se moquent de lui (marchant dans la tyrannie du patron). C’est une situation éprouvante pour le personnage et pour le spectateur. Comme on a pu le voir dans le texte ci dessus, « l’esprit maison » est fortement favorisé au Japon hiérarchiquement on est soit en au-dessus (ue) ou en-dessous (shita) de son prochain, jamais égaux au sens strict.

      En France on considère le travail en équipe comme une sorte de fratrie, où les employés peuvent être hiérarchiquement égaux (et où au sommet de la hiérarchie se trouve la direction puis les différents échelons décisionnels). Okuda est malmené à cause de son titre d’intérimaire, il ne présente pas la sûreté de rester dans la « maison » qu’est l’entreprise, et devient source de moquerie par les autres. Les salariés en CDD ou à temps partiel sont aujourd’hui 20 millions, ce qui représente presque 40% de la main-d’œuvre japonaise.

    Le travail rythmé en équipe, le chômage, la publicité visuelle et sonore très  présente.


    Okuda dit à son patron que la prochaine fois qu’il fait une erreur à ne pas hésiter à lui dire plus tôt afin qu’il le corrige, le patron s’énerve qu’un intérimaire lui donne des « ordres ». Il n’accepte aucun compromis ni d’écouter son intérimaire, cette situation va à l’encontre d’une ambiance conviviale, épanouissante…

    « Dans un organisme typiquement japonais, les travailleurs sans titre peuvent faire des suggestions et des propositions, qui sont ensuite transmises à d’autres sections et niveaux aux fins d’approbation. Les propositions écrites sont approuvées de palier en palier, jusqu’à l’échelon où se prend la décision finale.

    La décision prise est mise en place du haut vers le bas. En général, les entreprises au Japon suivent un processus de prise de décisions par consensus auquel les travailleurs participent à différents niveaux.

    Il n’y a pas de raison pour laquelle vous ne pouvez pas approcher votre supérieur immédiat pour savoir où en est l’une de vos suggestions, mais vous devez éviter de le court-circuiter et de vous adressez à un niveau supérieur au sien, sans le consulter auparavant. » (source affaires mondiales Canada, La hiérarchie et les prises de décisions au sein de l'entreprise)

     

    Le chômage

    Dans le film : Quand Okuda n’est plus intérimaire, il devient travailleur journalier (situation méconnu au Japon?), dans le film cela semble être un métier de dernier recourt, misérable, les chômeurs semblent aussi être à l'écart de la société.

    « Les chiffres les plus récents sur le chômage au Japon donnent un taux à 4,5% en février 2012 (contre 4,6% en janvier) soit 2,89 millions de chômeurs. La population au travail au Japon a chuté de 0,6% à 62,26 millions d'individus, pour 127 millions d'habitants. Il reste encore toutefois moins d'offres d'emploi que de demandes (ratio de 3/4).

    Le taux de chômage record, à 5,7%, avait été atteint pendant la récession de 2008-2009. Contrairement à ce qu'on peut entendre parfois, le 11 mars 2011 n'a pas eu d'impact en tout cas sur les statistiques du chômage au Japon (via).

    Il faut savoir qu'au Japon, il existe trois principaux types de contrats de travail :

    • 生社員 seishain qui correspond à un CDI

    • 嘱託社員 shokutakushain qui correspond à un CDD, le plus souvent d'un an

    • 労働者派遣事業 rôdôsha hakenjigyô qui correspond au travail temporaire (intérim), le plus souvent de trois à six mois

    On trouve également beaucoup de パート part ou アルバイト arubaito, dont les tâches et les durées de contrat varient énormément. Certains se sont même faits une spécialité d'enchaîner ces petits boulots : on les appelle les フリーターfreeters.

    Les Japonais se servent notamment de ces travailleurs intérimaires pour des postes auxquels le reste du monde n'aurait pas mis d'humain : panneau de circulation lors de travaux de voirie, femme ou homme-sandwich, etc. Il y a souvent beaucoup de personnel disponible, ce qui renforce cette image du Japon comme pays de service. » Source, extrait du site Kansai, Chômage et emploi au Japon

    Aujourd’hui les chômeurs représentent 3,1 % des travailleurs du pays du soleil levant.

    Les travailleurs journaliers ?

    Le ministère analyse ainsi leurs conditions de vie : « Parce qu’ils n’ont pas de travail, ils ne peuvent pas avoir de logement. Parce qu’ils n’ont pas de logement, ils ne peuvent pas avoir de travail. Nous devons demander aux organisation non-gouvernementales de les aider à trouver travail, logement et argent. »

    Source (Déclaration du 28 août 2007). 

    « Certaines grandes villes japonaises possèdent un quartier défavorisé, baptisé « doya-gai ». Le terme « doya », un mot du jargon des rues formé par l’inversion des syllabes du mot « yado » (hébergement), signifie logement à bas prix et désigne dans les faits un « bidonville » peuplé presque exclusivement d’hommes seuls. Les plus connus au Japon sont Kamagasaki à Osaka, San’ya à Tokyo et Kotobukichô à Yokohama.

    Les doya-gai sont le dernier recours pour les hommes en difficulté. Certains d’entre eux ont perdu leur emploi, d’autres sont seuls après un divorce, ont été expulsés de leur logement après de trop nombreux impayés ou n’ont nulle part où aller après un séjour en prison. Il reste alors à ces hommes la solution des doya-gai où ils peuvent louer une chambre à bas prix sans avoir à présenter une pièce d’identité, payer une caution, trouver un garant ou répondre à toute autre condition qu’ils auraient du mal à remplir. Autrefois, ils pouvaient également y trouver un peu de travail qui leur procurait suffisamment d’argent pour se nourrir et payer le prix de la chambre.

    Beaucoup de Japonais ignorent l’existence de ces quartiers et ceux qui les connaissent en ont une image de bas-fonds de la société. Certaines ballades engagées des années 60 comme « San’ya blues » d’Okabayashi Nobuyasu ou « Kamagasaki ninjô » de Mitsune Eiji les mettent à l’honneur. » Source (Extrait du site Nippon.com, Les sans-abris et les prestations sociales au Japon).


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